• Les Visas Vacances-Travail

Compte tenu du fait que nous ayons 29 et 30 ans au moment de notre départ, l'idéal pour nous était de présenter une demande de Visa Vacances Travail. Les PVT s'adressent aux jeunes français, entre autres, de 18 à 35 ans... Au programme, une année au Canada avec la possibilité de voyager tout en travaillant ou de travailler tout en voyageant ! 

Une très bonne opportunité pour nous, à la fois pour bénéficier d'un visa un peu plus long que ce que l'on pourrait nous proposer à notre arrivée (6 mois de présence sur le territoire sont autorisés pour les touristes Français), mais aussi nous donnant la possibilité de travailler ponctuellement au fur et à mesure de notre périple. Ceci semblait pour nous une bonne occasion de maintenir à flot nos économies dans ce pays qui sera sûrement le plus cher de notre parcours. 

Nous attendions avec impatience l'ouverture de ces visas qui se faisait, jusqu'à cette année, au courant de l'automne précédent l'année d'arrivée. Pour 2014, tout change : la procédure se fait entièrement sur internet. Plus de dossiers papier, plus de délais de la Poste, seul un compte Kompass à remplir peu avant la date du Jour-J mais toujours le même esprit : premier arrivé, premier servi... Au final, 3 dates d'ouverture sont prévues pour 2014 : 1er février, 15 février et 1er mars. Pour chacune de ces dates, 2250 places seulement sont attribuées sachant que le premier jour, à l'heure dite, 10h00 heure d'Ottawa, plus de 100 000 jeunes français se connectent tous en même temps en quête de ce visa de rêve. Saturation du réseau, déconnexion du compte contre notre gré sans avoir pu soumettre notre demande...  Une expérience que nous renouvelons une seconde fois mi février assez perplexes et peu confiants sur l'obtention d'un fameux NSM. C'est le Numéro de Suivi Mondial, ce numéro attribué si la demande a pu être soumise et qu'à priori, on est dans les quotas du jour. 

15 février, l'un à côté de l'autre, chacun sur notre ordinateur, nous sommes prêts. J'obtiens mon NSM au bout de 15 minutes de connexion. Dans la nuit qui suit, je reçois la demande de paiement du visa et de téléchargement de mon passeport et de mon CV. Ceci est à faire dans les 10 jours qui suivent. Alexandre quant à lui n'a pas pu soumettre sa demande... Nous retenterons lors de la 3ème tranche. Le 1er mars, Alexandre obtient à son tour son NSM mais le mail de confirmation est une mauvaise surprise : il est sur liste d'attente. NSM 7367 alors que 6250 places sont attribuées au total... Peu de chance de l'obtenir mais on ne sait jamais... On l'espère... Nous aurons peut-être une réponse dans 3 mois au plus tard... Mais d'ici là, dans tous les cas nous serons déjà au Canada ! 

Après avoir validé la première étape de demande de PVT, rien n'est encore gagné car il existe une seconde étape : la demande auprès du service de Citoyenneté et d'Immigration du Canada. Je remplis donc le formulaire IMM1295 de "Demande de permis de travail présentée à l'extérieur du Canada". Non obligatoire, je fais le choix de passer une visite médicale en France auprès d'un médecin habilité. Cette visite médicale effectuée en amont me permettra de travailler dans la santé et auprès d'enfants sans avoir besoin de la repasser au Canada. Plutôt coûteuse et non remboursée, j'ai préféré la réaliser en France sachant qu'au Canada, les consultations médicales ont elles aussi un coût élevé.  

Une fois réalisée, je n'avais plus qu'à compléter ma demande de permis de travail avec le formulaire remis par le médecin. Joignant la lettre conditionnelle reçue après mon acceptation dans le quota des PVTistes 2014, j'adresse aussi mon passeport, mon CV, une photo ainsi que le formulaire IMM5707 renseignant sur la situation familiale. Une fois la demande envoyée fin avril, j'ai reçu la réponse positive d'obtention du PVT le 12 juin 2014. Et c'est en septembre qu'Alexandre reçoit son autorisation ! Et c'est au mois d'octobre, lorsque nous sommes revenus d'Alaska que nous les avons fait valoir, pour travailler en Colombie Britannique. 

  • Voyager au Canada avec son véhicule
- Embarquer à bon port avec Long Cours :

Nous aurions bien espéré traverser l'Atlantique Nord sur le même cargo que notre Gaillard mais il semblerait qu'aucune compagnie ne le propose. Cela se fait pourtant dans l'Atlantique Sud, entre La Havre et Buenos Aires par exemple. Nous gardons donc cette expérience d'une vingtaine de jour pour notre retour, si nous rentrons bien sûr...

Pour l'aller, la traversée s'est déroulée donc en deux temps pour l'équipe à 4 pieds et 4 pneus. Pour nous, la voie des airs bien sûr, mais seulement quelques jours après avoir chargé notre véhicule dans un conteneur de 20 pieds. Nous avons préféré ce moyen au Ro-Ro, "Roll on/Roll Off", qui consiste à charger les véhicules sur des navires rouliers équipés de rampes destinés à leur transport en particulier. Nous n'étions pas très confiants quant à la manière dont sont sanglés les véhicules. Passant par dessus le toit, nous ne souhaitions pas que soit endommagée la rehausse ainsi que la tente de toit. De plus, le transport en Ro-Ro n'est pas très sûr pour les affaires personnelles qui sont stockées dans les véhicules...

Prévu pour le 19 mai à Montoir-de-Bretagne, Stéphane Leroux, directeur de la société Long-Cours, nous a accueilli à leurs locaux, tout prêt du port. En quelques heures, après avoir démonté la tente de toit pour que notre Gaillard puisse passer (la hauteur de la porte du conteneur n'est que de 2m28...), notre 4x4 était chargé dans le conteneur, calé et bien sûr sanglé pour le voyage à venir. Une fois le conteneur plombé, nous avons pu dire au-revoir à celui que nous retrouverons bientôt, au port de Montréal, mi-juin...

Découvrez l'album du chargement de notre véhicule en cliquant sur la photo :

https://plus.google.com/u/0/photos/111636439668795956487/albums/6017328057901125441

- S'assurer pour rouler :

Les formalités douanières nous y attendent pour commencer nos pérégrinations au Canada. Nous espérions que notre Toyota HJ61 passera sans trop de désagréments cet examen d'entrée... 

Avant même son arrivée, tandis que nous étions deux semaines à pied dans Montréal, ça a été l'occasion pour nous de réaliser les démarches nécessaires pour assurer notre Gaillard. Nous nous étions d'abord orientés vers des assureurs qui avaient déjà assurés des voyageurs comme les Bourlingueurs et leur Toyota HZJ78 de 2001 ou la famille Quatrevieux et leur Land 110 de 1990. Malheureusement, lorsque nous les avons contactés, ces assureurs ne pouvaient plus nous assurer comme ils les avaient assurés au cours de leur périple...

Malheureusement, aucune compagnie d'assurance au Canada et aux Etats-Unis ne souhaite se risquer à assurer un véhicule de 1989, immatriculé en France et préparé au voyage pour un jeune couple de voyageurs qui ne seront pas résidents... Nous nous sommes retrouvés le bec dans l'eau après plus d'une trentaine de refus de compagnies d'assurances... Or, il est obligatoire d'être assuré pour pouvoir circuler au Canada. Aux Etats-Unis, cela dépend des états. Dans certains, ce n'est pas obligatoire, dans d'autres nous risquerions une amende voire circuler sans assurance pourrait être considéré comme un délit...  

Heureusement, nous avons découvert le Bureau d'Assurance du Canada. Nous les avons recontacté juste avant notre départ afin de leur fournir la liste de 5 compagnies d'assurances ayant refusé de nous assurer. A partir de là, ce bureau a imposé à une assurance de contractualiser avec nous. Nous avons aujourd'hui un minimum de garanties certes mais nous avons le droit, enfin, de circuler librement avec notre Gaillard au Canada mais aussi aux Etats-Unis pour une durée d'un an ! 

- Naviguer vers Montréal

Mi-juin... Notre Toyota n'était pas prêt d'arriver comme nous le pensions. Comme lorsque les routes sont surpeuplées, ça bouchonne sur les voies maritimes et le conteneur dans lequel nous avons chargé notre 4x4 doit emprunter une voie secondaire... Après une escale à Anvers, en Belgique, le conteneur est rechargé dans un cargo décidé à faire un tour d'Europe : Anvers, Harwich, Rotterdam, Bremerhaven puis Le Havre. C'est du Havre qui prend la direction de Charleston, en Caroline du Sud. Ça y est, sa traversée de l'Atlantique était amorcée mais son arrivée à Montréal encore peu précisée... 

Nous pouvions suivre le "tracking" du conteneur tout comme il nous était possible de situer le bateau dans son parcours. L'océan est ainsi traversé. De Charleston, le cargo qui transportait notre véhicule met ensuite le cap au sud et le conteneur est de nouveau déchargé, sous les cocotiers, aux Bahamas. Il y restera un certain temps, rallongé par le passage, le long des côtes américaines, de l'ouragan Arthur. 

Après cela, enfin il vient à nous, cap au nord.  Mais il est encore loin le jour pour nous de s'installer derrière le volant et de prendre la route. Le cargo est bloqué à Trois-Rivières quelques jours. Problème de profondeur du fleuve pour pouvoir le remonter sans toucher le fond ? Nous n'en saurons rien mais notre impatience ne fait que grandir. 

- Débarquer à Montréal 

Le cargo est arrivé au port de Montréal le 11 Juillet. Malgré les attaques des maringouins, nous l'avons regardé passer avec émotion. Enfin, nous allions retrouver notre Gaillard, notre HJ61.


Le conteneur n'est déchargé que le 14 Juillet. Il est stocké au port de manière à ce que soit réalisée l'inspection des douanes. Nous pensions que nous serions conviés pour l'ouverture du conteneur mais malheureusement ce n'est pas le cas. Nous étions assez inquiets quant à la manipulation du 4x4 et de la tente de toit, fixée au véhicule amarré et bloquant l'entrée du conteneur. Malgré toutes nos démarches, nous n'avions pas le droit d'être là, même pour donner un coup de main aux douaniers pour manipuler correctement nos biens.

L'inspection des douanes a consisté à une recherche de terre sous le véhicule ainsi que d'une fouille complète du véhicule. Sur les 2 photos envoyées par notre transitaire ici, nous découvrons notre véhicule de face, les 4 portes grandes ouvertes, ainsi que des traces de terre en dessous. Malgré le nettoyage poussé que nous avons fait en France avant de charger le 4x4 dans le conteneur, cette présence de terre signifie que nous pourrions transporter des parasites sur le sol canadien. Toujours en zone "sous douane", le véhicule doit donc être nettoyé. 

Nous ne pouvons toujours pas assister à cette étape... Découvrir notre véhicule sur photo complètement ouvert ne nous rassure pas. Mais c'est surtout en apprenant de la compagnie de nettoyage que le conteneur a été accidenté que nous nous sommes imaginés le pire... Soutenus par Stéphane Leroux, de Long-Cours, nous avons fait des pieds et des mains pour enfin pouvoir avoir l'autorisation de venir constater les dégâts. Heureusement, il s'est avéré ensuite que ce n'était que quelques égratignures, les premières égratignures de l'aventure. Le véhicule avait bien bougé lors des 2 mois de transport. 

Une fois les dégâts constatés, le travail des douaniers continuent et nous ne pouvons toujours pas récupérer le 4x4. Il est ainsi nettoyé, de nouveau inspecté puis les douaniers lèvent enfin le "hold" et nous pouvons procéder au dédouanement, c'est à dire la déclaration de nos biens qui sont à l'intérieur. Nous ne transportons aucune marchandise, aucune arme, nous sommes touristes et n'importons pas définitivement notre véhicule au Canada... Cette formalité administrative se règle donc assez rapidement. Le 24 Juillet, le précieux tampon de la douane nous donne enfin l'autorisation de retrouver notre Gaillard et de prendre la route. 


Pour information, il est important de savoir que les frais que nous avons eu à régler ici sont assez conséquents. La cueillette et le déchargement du conteneur s'élèvent à 700 CAD. L'inspection douanière d'un véhicule est faite presque systématiquement (99% des véhicules). Cette inspection coûte à ce jour environ 1300 CAD. La division Aliment-Végétaux-Animaux de l'ASFC (Agence des Services Frontaliers du Canada) impose un nettoyage lorsque l'inspection subjective d'un douanier rapporte la présence de terre. Ce nettoyage est réalisé par une compagnie située proche de l'aéroport de Montréal. Entre les frais de transport jusqu'à ses locaux et le nettoyage effectif, il faut compter environ 1600 CAD. Enfin, ne pas oublier la facture de la compagnie maritime lors de la récupération de son conteneur qui ne s'élève qu'à 700 CAD lorsque ne sont pas comptés des jours de stockage supplémentaires... 




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